MIEUX COMPRENDRE LES SYMBOLES DE LA JUSTICE
Il existe de multiples représentations symboliques de la justice, dont la plupart remontent au Moyen Age. Le symbole le plus répandu représente une femme vêtue de blanc (symbole de lumière), parfois les yeux bandés ( non pas parce que « la Justice est aveugle » mais parce qu’elle ne se laisse pas influencer !), tenant dans sa main droite un glaive et dans sa main gauche une balance.
Balance, associée à l’idée de ce qui est exact et bien pesé, donc équitable.
Elle constitue sans doute le symbole le plus ancien de la fonction de juger. Elle est par exemple présentée dans plusieurs mythologies antiques comme un moyen de peser les âmes après la mort pour déterminer la valeur d’un individu. La balance fait référence à l’idée d’équilibre et de mesure : elle rappelle ainsi tant l’objectif de la justice (la conciliation et l’apaisement des intérêts en conflit) que le moyen d’y parvenir (départager chacun en pesant le pour et contre). La balance vient à ce titre symboliser le travail du juge au cours de son délibéré : prendre la mesure de chaque argument pour parvenir à une décision équilibrée. Elle symbolise aussi l’impartialité nécessaire au fonctionnement de la justice, qui ne doit pencher en faveur d’aucune des parties.
Glaive, associé à l’idée de force et de sanction.
Il est le symbole de puissance et rappelle que la justice n’est rien sans la force qui permet de la faire appliquer : juger ne consiste pas seulement à examiner, peser, équilibrer, mais encore à trancher et sanctionner. Le glaive constitue d’ailleurs l’un des attributs symboliques traditionnels de ce monopole de la violence physique légitime qui caractérise l’État souverain. Le glaive désigne ainsi ce que juger peut avoir de douloureux : la détermination du juste n’est pas seulement affaire d’appréciation intellectuelle, elle implique surtout une décision finale, exécutoire, tranchant définitivement un conflit entre des intérêts divergents.
Rituel du procès
Le mécanisme de tout procès consiste en effet à convertir un conflit, parfois violent, en paroles sensées : cette démarche n’est pas naturelle et elle nécessite d’avoir recours à certains artifices pour réussir. Le formalisme de la procédure permet ainsi de distribuer la parole, de rendre le débat possible en aménageant à chacun une position stable, de chasser la violence pour laisser place au discours. L’agressivité initiale fait en quelque sorte l’objet d’une conversion, dans le cadre structuré de l’audience.
Le rituel vient également rappeler que ce qui se joue au cours d’un procès dépasse la réalité concrète de ses protagonistes : le costume porté par les magistrats permet par exemple de marquer la distance entre leur individualité et la fonction qu’ils occupent. Le rituel est ainsi le moyen de garantir à la justice son autorité : il possède la fonction paradoxale de rendre sensible (par le recours aux symboles) la distance qui nous sépare de la loi et qui en fonde la grandeur.
En vertu de l’article 3 de la loi du 31 décembre 1971 les avocats “revêtent, dans l’exercice de leurs fonctions judiciaires, le costume de leur profession”.
La robe d'avocat est le vêtement porté par les avocats comme
costume d'audience. On l'appelle aussi la toge, lorsqu’elle est revêtue d’un rabat blanc au niveau du col.
Selon les historiens, notre robe est inspirée de la soutane du religieux. La plupart des "avocats" au moyen âge étaient des ecclésiastiques. Ils défendaient et plaidaient en costume d'ecclésiastique.
La bande de tissu distinctive portée par-dessus la toge s’appelle une épitoge. Portée sur l'épaule gauche, elle se compose de deux brins.
L'épitoge des avocats de Province est assortie d'une fourrure (hermine ou lapin). Les avocats du Barreau de Paris portent une épitoge dépourvue d'hermine, elle est veuve.
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